Ascension de l'Illimani

Publié le par CATHENOD et LOHOU

 

Le lendemain matin, nous partons pour le camp d´altitude, appelé le Nid des Condors. Deux porteurs nous ont rejoints (si on portait nous memes nos sacs de 20 kg chacun, il nous faudrait un jour plus de récupération.)
Les porteurs nous coutent chacun 5 euros par jour. D'après notre enquete, c'est un gros salaire journalier pour un paysan bolivien. Nous avons jusqu'a présent toujours eu de bons contacts avec les porteurs et muletiers. Malgré notre espagnol sous-scolaire, on arrive à discuter un peu, meme si certains parlent mieux aymara qu'espagnol.
 
L'itinéraire n'est pas facile à trouver et parfois un peu exposé (dalles rocheuses au dessus d'un torrent).
Nous passons une journée de repos au camp l'altitude. C'est notre recette anti-mal-d'altitude et ca a bien marché jusqu'à présent.
 
C1 Illimani
 
Le camp d'altitude offre une superbe vue sur l'altiplano. La nuit, on voit les lumières de La Paz.
Le lendemain, nous discutons avec un guide de montagne bolivien - agence Bolivian Journeys - qui accompagne une cordée d'allemands. Il nous donne des informations sur les (mauvaises) conditions du sommet et nous raconte les accidents tragiques de la saison prédente : à cause de la sécheresse, il y a beaucoup de glace vive et les pentes sont plus raides.
Nous prendrons donc tout le matériel pour la glace et nous faisons une reconnaissance de la première partie. L ascension nous confirmera ces informations.
 
Nous partons le lendemain à 03 h00 du matin. Première pente au dessus du camp à 45 degrés en glace, puis une arete raide et un peu effilée en glace aussi (c est là que se produisent de nombreux accidents à la descente).
 
 
L'arete, à la descente
Arete Illimani
 
 
A la sortie de l'arete, pas mal de crevasses !!!
Illimani
 
 
La suite est plus facile, mais toujours exposée et glacée par endroit, jusqu'à la crevasse sommitale.
Le jour se lève vers 06 h 30 et nous arrivons à cette fameuse crevasse. Le franchissement habituel par la droite n est pas praticable : c est un gouffre.
 
La crevasse sommitale, à la redescente
Rappel crevasse
 
Nous trouvons un autre passage au centre, avec une section verticale - à 6 200 m - puis 100 m de glace à 55 degrés puis 40.

L accès au sommet est une drole d'arete horizontale. Il est 9h. Meme pas mal à la tete !!!

Sommet Illimani
 
La descente est très longue - nous prenons toutes les précautions nécessaires - forte exposition - Nous utilisons les pieux à neige en place laissés par des guides et aussi ceux que nous avons fait fabriquer à La Paz.
 
Les pieux 
La fabrication des pieux à neige, par un tourneur hilare.
 
Retour au camp vers 14h. Nous y passons encore une nuit. Nous redescente enfin à Estancia Una avec notre muletier et sa bete.
 
Le retour en bus sera aussi épique que l aller : D'abord, à un arret en pleine montagne, on s arrete pour charger 15 sacs de 50 kg de mais. Apres une heure, arret diner, auprès de petits stands en tole sur la place d un village : soupe, poulet bouilli, pates, coca-cola.
Nous apprenons bientot que c est le jour de la St Jean. Chez nous, pour la St Jean, on fait des feux. Ici aussi, mais on les fait en pleine pampa. La végétation es tellement clairesemée que les feux s étouffent d eux-memes. Toute la montagne est illuminée et on voit des gamins courir avec des torches allumées. Le ¨voceador¨ du bus s y met bientot et il fait arreter le chauffeur toutes les minutes pour mettre le feu en bord de piste. En conséquence, à la peur de tomber dans le ravin sur cette piste escarpée s ajoute la peur de tomber dans un feu de broussailles !!!
 
Arrivée à La Paz sains et saufs à 21h.
Prochaine étape : Sorata.
 

Publié dans Voyage

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